Bonsoir ivoirematin,
Je suis une jeune ivoirienne vivant en France depuis plus de 10 ans. Je ne donne pas mon identité et mon quartier de peur de susciter des préjugés et de la discrimination.
Quelques temps après le déclenchement de la rébellion de 2002, Je suis arrivée en France grâce de ma tante. Elle m’y avait invitée pour des vacances, histoire de me faire changer d'air. J'avais perdu mon père qui en était gendarme à l'époque.
Dès que j’y suis arrivée je n’ai plus voulu rentrer à cause de la belle vie de Paris.
Mon visa est donc arrivé à expiration et j’étais devenue une « sans-papiers ».
Ma tante m’a foutue à la porte car j’étais devenue une charge pour elle. Elle m'a bien fait comprendre qu'en France, seul l'argent comptait. "A bengué ici, chacun est dans son chacun" m'a t-elle crachée au visage en jetant mes bagages dans la rue.
Je ne savais pas oû aller. Les ivoiriens que je connaissais là-bas m'ont tous escroquée et rejetée.
Vraiment Paris est dur et transforme l'homme en animal!!!
Je dormais dans le métro et je mangeais dans les "resto du coeur".... quand il y avait de la place! Il y a tellement de sans-abris et de clochards en France!!! EEEhhhh même les blancs qui ont leur famille dans la ville était au même niveau de galère que moi? sinon pire meme.
Dans cette période de souffrance je suis devenue amie avec un groupe de congolaises. Les filles étaient dans la même situation que moi. Elles m’ont appris à être à la chasse des français ; car disaient-elles, "dès que tu as un enfant français avec un homme, tu auras des papiers". J’ai donc commencé à les suivre dans des soirées arrosées, dans des bars et autres endroits sordides.
Je suis donc entrée dans le monde du sexe, de la drogue et de l’alcool.
Je me suis faite tellement avoir par des personnes sans foi ni loi jusqu’au jour où j’ai rencontré Noam. Il est très vite tombé amoureux de moi. Mais moi je ne l’étais pas car je pensais que comme les autres, il voulait juste coucher avec moi et me laisser tomber après.
Mais non, il était fou de moi ! Lorsque je lui ai annoncé ma grossesse, c’était la meilleure nouvelle de sa vie ! Il était aux petits soins pour moi!
Aujourd'hui grâce à mes papiers, j'ai pu suivre des formations et apprendre le métier d'aide soignante. Je ne suis pas riche mais j'arrive à envoyer de l'argent à mes parents sans vendre mon corps. J'ai même acheté deux taxis qui roulent. Avec les recettes et mes économies, j'envisage construire au pays et mettre les maisons en location. Noam et moi avons été ensemble 1 an après ma grossese mais notre histoire n'a pas duré.
Quand je suis seule dans ma chambre, je pleure car j’ai utilisé cet enfant et ma dignité de femme pour avoir mon titre de séjour afin de vivre en toute légalité en France.
Aussi ma petite-soeur veut venir mais je refuse au risque de passer pour une méchante dans ma famille. Mais vraiment Paris est trop dur. Abidjan est mieux.
Beaucoup parmi mes amies sont mortes dehors dans le froid, d'une overdose de drogue ou même du SIDA. Je sais ce que c'est que l'aventure pour une femme.
J'espère qu'en lisant mon témoignage, des jeunes comprendront beaucoup de choses dans la vie.
Merci et bonne fête de Ramadan à toute la Côte-D'ivoire
Madame xxxxxxxxxx
Chers internautes,
Je suis une jeune femme africaine vivant en France depuis plus de 10 ans. Je ne donne pas mon identité et mon pays d’origine de peur de susciter des préjugés et de la discrimination.
Je suis arrivée en France par l’intermédiaire de ma tante. Elle m’y avait invité pour des vacances. Dès que j’y suis arrivée je n’ai plus voulu rentrer à cause de la belle vie de Paris. Mon visa est donc arrivé à expiration et j’étais devenue un « sans-papiers ».
Les filles dans la même situation m’ont appris à être à la chasse des français ; car disaient-elles, dès que tu as un enfant français avec un homme, tu auras des papiers. J’ai commencé à les suivre dans des soirées arrosées. Ma tante m’a foutu à la porte car j’étais devenue une charge pour elle.
Je suis donc entrée dans le monde du sexe, de la drogue et de l’alcool. Je me suis faite tellement avoir par des personnes sans foi, ni loi jusqu’au jour où j’ai rencontré Pierre. Il est très vite tombé amoureux de moi. Mais moi je ne l’étais pas car je pensais que comme les autres, il voulait juste coucher avec moi et me laisser tomber après.
Mais non, il était fou de moi ! Lorsque je lui ai annoncé ma grossesse, c’était la meilleure nouvelle de sa vie ! Quand je suis seule dans la solitude de ma chambre, je pleure car j’ai utilisé cet enfant pour avoir mon titre de séjour afin de vivre en toute légalité en France. Devrais-je le lui avouer ?
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article